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Mouammar Kadhafi: l’immortel qu’on effacera jamais de notre mémoire

imageAu quatrième anniversaire du début de la révolution libyenne, avec grand respect je voulais rendre hommage et m’inclinais devant ce grand homme qui a rejoint le monde des illustres africains. De son vivant il était une légende, après sa mort, il est devenu une icône. Mouammar Kadhafi, est désormais une idée. On a tué l’homme, jamais on ne parviendra à tuer ses idées. Avec honneur et dignité, Il est entré dans l’histoire où seuls les immortels ne voient jamais leur nom effacé de la mémoire des hommes.

Ô Mouammar Kadhafi, je m’incline une fois de plus, je salue votre bravoure et votre dignité d’homme libre. Vous le disiez et ils ne vous croyez pas: « Jamais je me rendrai, jamais je ne quitterai la Libye, la terre de mes ancêtres, jamais je ne trahirai la Libye, jamais je ne trahirai l’Afrique,je suis né ici, je mourrai ici ». Honneur à vous Mouammar Kadhafi, car vous avez su incarner en vous la bravoure et le patriotisme de vos prédécesseurs dans la lutte pour Unir les Africains, défendre les Africains, libérer les Africains, rendre la dignité aux Africains.

Hommage à vous, lion du désert qui a tenu tête et résisté, mort au combat, armes à la main, vous avez su démontrer que vous n’étiez pas un lâche. Vous vous êtes sacrifié jusqu’à vos intimes, vos enfants.

A ceux qui ont peur, vous avez montré la bravoure.
A ceux qui sont à genoux, vous avez montré qu’il faut rester debout.
A ceux qui n’ont que des discours sur le dévéloppement de l’Afrique, vous avez montré qu’il faut des actes réels.
A ceux qui rampent devant les puissants de ce monde, vous avez montré qu’il faut rester dignes.

Votre mort ressemble à la mort de tous les résistants contre l’ordre des puissants, Jésus, Ghandi, Lumumba, Che Guevarra, Sankara, et bien d’autres.
Pourquoi s’étonner devant les images maccabres qu’ils nous ont montré?
Lynché, assassiné, cadavre exhibé dans un containner déposé dans un centre commercial désaffecté.

Ô Guide libyen, en répandant les cendres de votre corps dans cette mer, ils ont accompli votre voeu le plus cher, celui d’être la barrière contre la colonisation de l’Afrique. Le Roi est mort, Vive le Roi. Kadhafi est mort, un million des Kadhafi sont nés.

Ô Kadhafi, que votre âme repose en paix, accueilli dans le monde de nos ancêtres, reposez vous de vos peines, soyez rassuré néanmoins que d’autres vont continuer le combat que vous avez incarné.

Peuple d’Afrique et d’ailleurs, ne cherchez plus parmi les morts celui qui est vivant à jamais, ne cherchez plus sa tombe dans le désert, car il est dans le vent et dans l’air que le monde respire. Désormais, en négatif comme en positif, et pour ses assassins et pour ses admirateurs, il est devenu une référence.

Ô Mouammar Kadhafi, en vous tuant, ils vous ont donné l’immortalité. Pour l’OTAN et vos assassins vous êtes mort, mais pour le peuple opprimé et pour tous les résistants à travers le monde vous resterez à jamais vivant.


Libye: Décapitations des coptes par l’EI

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Aujourd’hui, je voudrais rendre hommage à la communauté juive de Copenhague, parce qu’ils sont dans le viseur des antisémites de religion naturelle, aux policiers et militaires qui meurent où sont blessés pour protéger des populations civiles et innocentes victimes des assauts islamistes, mais surtout je voudrais parler des coptes, assassinés parce que chrétiens d’Egypte, sur un territoire de charria.

Oui, ils sont venus en Libye… pour travailler et envoyer de l’argent à leurs familles en grande misère en Égypte où le boulot se fait rare. Ils ont compris le danger, mais repartir, sans moyen de transport et risquer de se faire capturer en route, n’était pas une solution idéale: ils sont restés en Libye, faute de moyens d’aller ailleurs. Ils étaient chez eux, dans l’appartement partagé entre-eux, quand les fanatiques d’Allah sont venus les chercher… à domicile, les extirper et les assassinés… pour l’exemple.

J’aurais voulu que leurs morts soient vengés, malheureusement, ils ne sont que égyptiens. L’Egypte c’est pas la France, encore moins les États-Unis capable de mobiliser la planète pour une marche ou une coalition contre EI. 21 coptes ont été décapité et pas grand monde ne bouge. Que voulez-vous, Vall a demandé à ses concitoyens de s’habituer aux Nazislamistes. Alors on s’habitue… bientôt, les tueries et les attentats seront quotidiens et cela ne fera ni chaud, ni froid, comme à Marseille, en Libye ou en Syrie.


Luanda: une ville divisé par un miroir sans teint

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Le week-end dernière, je me suis rendu à Talatona. Pour être plus précis à l’hôtel HCTA pour un déjeuner amical ! Talatona comme Kilamba Kiaxi, ce sont ces nouveaux quartiers huppés où fleurissent au quotidien des jolis building, les rues sont toutes asphaltés, l’eau et l’énergie y sont permanent 24 heures sur 24 et le service d’assainissement du milieu y travaille d’arrache pied. Ce quartier comme d’autres d’ailleurs font partie de ces bastions déconnectés où la jet set luandaise, toutes couleurs de peau confondues, aime à parader le week-end.

Première réflexion quand vous arrivez dans ce genre d’endroit : « Y a du pognon à Luanda ! ». L’état de la ville vous laissera pourtant en douter. C’est dans ces petits quartiers mondains que l’on réalise notamment la richesse du sol et du sous sol de cette ancienne métropole portugaise. On y voit apparaître des bâtiments surélevés les uns sur les autres, de luxueux 4×4, des villas, des supermarchés et une gente habillée aux grandes marques européennes ou américaines.

C’est là aussi que l’on perçoit le gouffre qui sépare une certaine caste privilégiée du reste de la population. J’habite à quelques patte de ce quartier à Futungu plus précisément, pourtant j’ai du suivre la CAN avec un groupe électrogène. L’EPAL, le service de distribution d’eau a déserté de sa mission et chacun fait comme il peut. Un tank d’eau et le problème est résolu.

Autre problème, la pluie. Pas de doute, la saison des pluies est bien de retour depuis quelques mois. Il ne pleut pas beaucoup à Luanda, mais il n’aura fallu que quelques orages pour que les routes retrouvent leurs cratères d’antan. En effet, la pluie est souvent dévastatrice à Luanda. La semaine dernière, elle a causé la mort d’une quinzaine de personnes. Les unes ensevelies sous leur maison, les autres électrocutées par les fils dénudés baignant dans l’eau.

En général, ces images ne passent pas souvent à la télé, à longueur du jour, la télévision nous invite à la table de la bourgeoisie sans qu’on ne puisse prendre part au repas. Dans l’indifférence et l’anonymat, nous assistons à la fête de la consommation et rêvons en silence de belles voitures et de grands couturiers. A Luanda on voit les mêmes images qu’à Paris, Washington ou Rio de Janeiro: Mercedes, Citroën, Humer, Dior et Armani sont ici presque aussi vénérés que Jésus-Christ.

Le rideau de fer d’hier a donc laissé place à un miroir sans teint. Ce miroir sans teint permet à une certaine classe de consommer en toute sérénité. On a la conscience qui tire lorsqu’on refuse l’aumône à un pauvre dans la rue. Mais face à un miroir qui ne nous renvoie que notre propre image, on a beaucoup moins de scrupules à accumuler. Peu importe si de l’autre côté du miroir, 15 millions de personnes vivent avec moins de deux dollars par jour. Peu importe s’ils assistent au spectacle avec avidité.


Ukraine: entre Vénus et Mars qui dit mieux

imageQue peut on attendre de Minsk? Fédérations ou autonomie des provinces de l’Est ukrainien? Vénus fera-t-elle le poids devant Mars? La déesse de l’amour, qui pourrait représenter l’Europe pacifiste et compassionnelle réussira-t-elle à arracher un accord de paix durable au dieu russe qui arme et finance les séparatistes ukrainiens? Les négociations de Minsk s’annonce donc rudes et difficile et Poutine le sait. Il sait également que ses interlocuteurs n’oseront pas franchir le pas vers une guerre généralisée, pour défendre la souveraineté territoriale de l’Ukraine.

Même si Hollande dans sa dernière conférence de presse, avait admis que « la guerre est une réalité » et qu’elle pourrait devenir « totale », la France et l’UE ne s’engageraient jamais dans une guerre où elles n’ont rien en y gagner. D’ailleurs en Chypre, l’UE n’a jamais intervenue pour faire cesser l’occupation militaire turque pourtant un de ses membres, pourquoi le ferait-il donc pour l’Ukraine? On s’en souviendra longtemps de Jean-Claude Juncker qui avait répété par deux fois cette phrase: « Nous ne voulons pas la guerre ». Donc, il est peu probable que l’UE tremblante se laisse entraîner sur ce terrain.

Personnellement j’ai toujours cru que la situation Ukrainienne mais aussi géorgienne sont les contreparties directes du statu quo chypriote que l’Europe cautionne par son attentisme politiquement correct envers l’empire Ottoman depuis 1974 sans oublier les caricatures Bosnie et Kosovo au cœur des Balkans et l’acharnement des occidentaux à vaincre Bashar et non pas l’EI.

Le rendez-vous de la dernière chance pour l’Ukraine, appartient avant tout aux
Ukrainiens, le rôle de l’UE, mais aussi celui de toute les bonnes volontés en Europe, comme ailleurs dans le monde c’est de permettre au peuple Ukrainien de s’exprimer librement et sans ingérence pour son devenir.

Notre mémoire est encore fraîche pour ne pas oublier que c’est l’union européenne en bon caniche vassalisé de Washington qui provoqua, certes indirectement quoique, le coup d’Etat de Maidan en soutenant en grande parti des partis néo-nazis ukrainiens ? N’est-ce pas en Russie que trouva refuge le président ukrainien légitimement élu ? N’est-ce pas le gouvernement félon de Kiev qui par pure provocation pris comme première décision d’interdire la langue russe ? n’est-ce pas toujours Bruxelles et Washington qui provoquèrent la Russie en évoquant une admission de l’Ukraine dans l’UE et une intégration au sein de l’OTAN au mépris des engagements avec la Russie pris sous Eltsine ?

Face au nouveau Tsar du Kremlin, au culte de la force qu’il entretient à renfort d’exhibitions de son torse, de ses muscles, de ses armes,… aucun faucon ne veut se heurter à lui même les États-Unis tergiversent.

Il y a un certain temps on nous disait la main sur le cœur; l’Europe c’est la prospérité, l’Europe c’est la paix, nous y voyons désormais la pauvreté et la guerre.


CAN 2015: Le show-man d’Hervé Renard et la fin des éléphants-bashing

imageLes Eléphants de la cote d’ivoire ont décroché la deuxième CAN de leur histoire, après celle remportée en 1992 aux tirs aux buts, sur la même équipe Ghanéenne dirigé autre fois par le père des frères Ayew, Abedi Pelé. Cette fois ci, ce sont les fils d’Abedi Pelé qui ont subi la loi de la Cote d’Ivoire dirigé par un Certain, Hervé Renard.

Quand Hervé Renard inspire, les éléphants respirent

Le titre des éléphants de la Cote d’ivoire en coupe d’Afrique de nation (CAN) tient à un détail qui se nomme Hervé Ranard. Hervé est un génie. Ce type d’entraîneur au coaching Mourinho, qui a réussit hier à hisser la Cote d’Ivoire sur le haut podium du foot africain après 23 ans.

Mais Hervé Renard c’est surtout un DRH de haut niveau question motivation des troupes. Il suffit de l’observer sur son banc de touche pour s’en convaincre, tel le capitaine Hornblower sur sa dunette en plein combat, le corps saisi de cette perpétuelle agitation qui trahit le cerveau du meneur d’hommes en ébullition.

Hervé renard, c’est aussi un style. Un show-man et un tacticien, un passionné et un catalyseur d’énergie. A la manière de Mohamed Ali lors du combat du siècle (rumble in the jungle), on se souviendra de la finale de la CAN 2012, comment il avait su trouver la parade contre la bande à Drogba et Yaya Touré, incitant ses joueurs à contenir les assauts des ivoiriens dans leur moitié de terrain et procéder par des contres rapide.

La victoire des éléphants à Bâta est plus qu’une victoire

Et d’une, elle confirme l’émergence de Hervé Renard, en passe de devenir une référence continentale. Un entraîneur sensible certes et intelligent au coaching hors norme qui en 3 ans a réussi à remporter 2 CAN.
Et de deux, cette victoire est aussi de nature à mettre un terme aux éléphants-bashing qui fut tant à la mode tout au long de ces 23 années écoulés. Equipe favorite à chaque début de la CAN, mais sans titre. Ceux qui ont eu pour passe-temps l’outrage médiatique de la génération Yaya Touré vont devoir en rabattre.


L’Union africaine et la posture Mugabe

imageOn se pince pour ne pas croire à tant de bêtise. Robert Mugabe le controversé vieux satrape zimbabwéen a été nommé pour une année, vendredi 30 janvier 2015 par ses pairs africains à la présidence tournante de l’Union africaine (UA). Oui, comme son nom l’indique, la présidence tournante a tourné cette fois à la mascarade. Si aujourd’hui c’est Mugabe, demain ça sera au tour du Gambien Yahya Jammeh et le lendemain on ne s’étonnera pas que l’autocrate érythréen Issayas Afeworki soit aussi gratifié en présidant ce sceptre de l’organe panafricain.

Avec l’ascension de Robert Mugabe a la présidence de l’union africaine (UA), l’Afrique envoie une fois de plus un message maladroit et contradictoire à la communauté internationale sur le sérieux avec lequel l’UA est attachée aux principes de démocratie et de bonne gouvernance. Car ce n’est pas pour la première fois qu’un autocrate, accusé de violer les droits de l’homme, occupe ce fauteuil. Mouammar Kadhafi et Teodoro Obiang ont hérité également de la présidence de l’organisation. Quant au président sortant, le Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, il fut impliqué dans deux coups d’Etat, avant de se faire élire en 2009.

Quand ailleurs l’heure est au rajeunissement de la classe politique (Matteo Renzi, Tsipras, Michel, etc.), en Afrique « Comrade Bob » va souffler dans trois semaines 91 bougies ; 91 printemps pour le Boss, et combien d’hivers pour son peuple ? Sa performance à la tête de l’ex-Rhodésie du Sud, que lui et ses séides régentent à la cravache, méritait à coup sûr cet honneur. Car qui d’autre peut se vanter d’avoir ruiné ce qui fut le grenier à céréales de l’Afrique australe, un pays, désormais contraint d’importer du riz et dont les terres fertiles, confisquées aux fermiers blancs, furent si souvent offertes à des apparatchiks incompétents ?

Ça paraît rigolo l’élection du Mugabe, et avec des telles impostures, bon sang, Afrique où comptes-tu aller ? Nulle part, je présume. En tant qu’Africain, j’estime que les temps de Mugabe et autres panafricanistes sont depuis belle lurette révolus. On est plus au lendemain des indépendances où la posture africaine était de dire NON aux colonisateurs. De nos jours, l’ordre mondial évolue sous d’autres cieux. Il est dicté par des composantes telles que l’éducation, la technologie, l’économie, la diplomatie, la sécurité, l’emploi pour les jeunes ,etc.


Ma petite histoire à vélo

imageIl y a des années, pendant mon enfance, quand je devais avoir entre 7 et 8 ans, je vivais dans une petite parcelle à Baixa (aujourd’hui Mutamba) dans la ville de Luanda. J’ai appris à faire du vélo là-bas, au milieu d’une rue, surplombée d’une pente assez impressionnante pour moi. Je passais des heures à descendre cette pente dans un seul but: aller le plus vite et le plus loin possible. Jusqu’au jour où je finis par effectuer la descente de trop. La chute quoi. J’ai fini ma course sous un camion garé. C’est à ce moment précis que j’ai décidé de ne plus jamais remonter sur un vélo. J’étais traumatisé par ce petit accident.

La peur de monter sur un vélo

En vacances, entre amis, j’ai toujours réussi à esquiver les invitations de promenades à vélo. Je prenais plaisir à expliquer volontairement devant tous mes camarades que je ne savais pas monter à vélo. Je pouvais lire du mépris dans leur regard, c’était un peu honteux, mais que voulez-vous ? A cet âge là, je m’en fichais de leur mépris et leur avis, j’avais juste peur de tomber à nouveau.

On ne m’avait pas vraiment laissé de choix

Les années sont passées, nous avons quitté Luanda, en Angola, pour les études à  Lubumbashi, en RDC. Je n’ai jamais vraiment eu besoin d’un vélo, l’attention était portée ailleurs : études, foot, natation…
A 18 ans, quand je devais entrer à la fac, il s’est posé un sérieux problème de transport. J’habitais le quartier Makomeno, à plus de 9 km du campus de l’UNILU (Université de Lubumbashi). L’université, à cette époque, ne disposait pas de transport pour ses étudiants et trouver une place à bord d’un transport public était un vrai casse-tête.

On ne m’a pas vraiment laissé le choix. Un matin, je suis allé droit dans un magasin me payer un vélo. Je savais exactement comment je voulais qu’il soit: je voulais un vélo qui fasse garçon, sans panier, ni porte bagage et surtout pas un VTT. Par ailleurs, je ne voulais pas quelque chose de cher. Premièrement parce que je ne roule pas sur l’or (mais sur bitume et terre battue) et deuxièmement, je voulais m’assurer d’en faire un véritable usage, que ce ne soit pas un caprice, qu’on ne l’utilise pas qu’une fois tous les 6 mois.

En quittant le magasin, je suis reparti à pied et surtout en poussant ce maudit vélo. Je confesse ce secret que j’avais toujours réussi à dissimuler. En retour, j’ai eu en face de moi la réaction familiale qui s’avérait salvatrice « et bah ? C’est pas grave ? Tu vas apprendre à en faire ». A ma grande surprise, aucun jugement. Je suis resté une heure dans une ruelle (avenue du cuivre) à faire des allers retours. Un mètre. Puis deux. Puis cinq… Puis, j’ai roulé tout le long de la ruelle. C’était parti. Ce jour là, j’ai fait un grand tour à Makomeno. Bref, c’était le début de mon aventure à vélo.

Il est beau de découvrir une ville en pédalant plutôt qu’en voiture

Pendant 3 ans, je traversais des avenues, des quartiers, puis des communes, en pédalant non seulement pour atteindre mon lieu d’études, mais aussi pour découvrir toute la ville de Lubumbashi. Rien ne m’échappait. J’étais toujours à l’heure et jamais en retard. Je trouvais que Lubumbashi était beaucoup plus beau quand on le regardait en pédalant, qu’en voiture.

Il y a 5 ans que je suis rentré à Luanda. Les temps ne sont plus les mêmes. Il est très difficile de rouler à vélo dans cette ville. C’est très dangereux. Il y a tellement des voitures et pas suffisamment d’itinéraires protégés pour les cyclistes. A cela, il faut ajouter des températures élevées qui ne facilitent pas tellement la pratique.

Récemment, j’ai acheté un vélo pour enfant à ma fille de 4 ans, qui apprend à rouler à l’intérieur de la parcelle, je ne sais pas si elle saura rouler un jour sur les grandes artères de la ville. Mais quand je la vois rouler, tomber et reprendre, un petit sourire traverse mon esprit, me rappelant mon petit accident et cette petite peur d’enfant, mais surtout, la honte de pas savoir faire du vélo à 18 ans.


FIFA : candidature de Ginola une affaire de gros sous

imageDavid Ginola est candidat à la présidence de la FIFA, comme c’est le cas de Jean-Luc Melechon à la présidence de la république française (qui se présente à chaque échéance électorale sachant qu’il va perdre).

Au début, j’avais envie de rire, puis je me suis dit pourquoi pas lui ? Parce qu’il est dans l’air d’un temps où tout est paris, tout est marketing. Il fallait donc que Ginola officialise sa candidature pour que l’on découvre cette face El Magnifrico de celui qu’on avait coutume d’appeler El Magnifico.

Pourquoi se lancer dans une campagne perdue d’avance

La sympathie, le charisme et la sincérité du grand présentateur de la première League anglaise sur canal+ sont des atouts qui poussent à priori, à lui donner le crédit. Ginola contre Blatter, oui, pourquoi pas ? Même si j’y croit peu. Pour gagner le cœur de la vielle dame FIFA (certes toujours sensible à la séduction), l’apparence seul ne suffit pas, l’ancien parisien, a besoin des idées révolutionnaires, ce que ce dernier a reconnu volontiers, lâchant que lui et ses adversaires parlaient des mêmes choses. Donc moins innovant que les autres.

Une candidature pour se faire un coup de pub

Ce qui m’a pris de court, c’est que pour annoncer sa candidature, Paddy Power, un organisme irlandais de paris en ligne a versé à Ginola 327 000 Euros (250 000 Livres). Et là, j’ai été irrité. Car Ginola et sa candidature n’ont rien avec le foot ni la FIFA. La candidature de Ginola est une affaire de pari et de gros sous. Je n’ai plus eu envie de rire. Et si je juge aujourd’hui Ginola, ce n’est plus sur son apparence. Quant au charisme, je l’estime dévoyé, avili, sali. Ginola n’est plus que beauté du Diable, perverse et trompeuse, malsaine et falsifiée. Je n’ai plus envie de rire. Plus du tout. J’ai surtout le sentiment d’être trahi. D’être pris pour un idiot, un sot, un gogo à qui l’on peut raconter n’importe quoi.

Ginola se fiche de nous, de vous, de moi, de la terre entière. En clair, tout ce cinéma qui entoure la candidature de Ginola me paraît comme un conte de fée digne d’un candidat de secret story.


On est tous Charlie (troisième et dernière partie)

imagePaix à vous frères musulmans du monde entier et plus particulièrement de l’hexagone, pour qui je ressens beaucoup du mal aujourd’hui. Vous et votre belle religion ainsi souillée, humiliée et pointée du doigt. Oubliés votre force, votre énergie, votre humour, votre cœur et votre fraternité est injuste et un déni de laïcité pour la France.

Ensemble j’aurais voulu réparer cette injustice avec mes anaphores et litanies comme Hollande au cours du débat télévisé de l’entre-deux-tours face à Nicolas Sarkozy, le 2 mai 2012. Je ne dirais cependant pas « Moi président », mais plutôt « Moi Charlie »

Moi Charlie, Je rêve d’une France, où toutes les extravagances vestimentaires seraient possibles et où il serait facile de circuler dans les rues, sans qu’on se préoccupe de savoir à quelle religion appartient tel ou tel individu.

Moi Charlie, je ne jugerais personne pour sa couleur, sa religion, ou son prénom. Je me battrais à arme égale: crayon pour crayon, parole pour parole, caricature pour caricature…

Moi Charlie, Je rêve d’une France où on ne dirait plus que les Français sont islamophobes, racistes, xénophobes et dont l’amalgame islam = terrorisme serait banni

Moi Charlie, je rêve d’une France qui accepte la façon dont les musulmans vivent leur foi, et où les musulmans respectent la façon dont la France conçoit l’exercice d’une religion dans la sphère publique

Moi Charlie, Je rêve et je me plais à imaginer une France où les manifestations des croyances individuelles seraient redevenues du strict domaine de l’intime et du privé.

Moi Charlie, Je rêve d’une France où le magique serait exclus de la sphère publique, où l’instruction des enfants serait redevenue une valeur incontournable pour les familles et où l’adhésion à la langue nationale serait totale.

Moi Charlie, Je rêve d’une France où il serait naturel que l’on demande aux étrangers de se plier aux us et coutumes du pays.

Mais, moi Charlie, je rêve aussi que la France réponde à al Qaïda au Yémen et à tous les terroristes du monde entier en ce terme: « vous nous avez déclaré la guerre et bien, vous allez la perdre. Nous ne vous lâcherons pas, nous irons vous chercher partout où vous êtes, cela prendra le temps qu’il faut mais nous allons vous faire payer pour vos actes lâches et barbares. Et chaque fois que vous aurez cette idée de recommencer, nous vous le ferons regretter. En ce qui concerne le terrorisme, nous appliquerons la tolérance « Zéro » et quoiqu’il en coûte, nous vous arrêterons ».


On est tous Charlie (deuxième partie)

imageQuelque chose s’est produit hier. Oui, quelque chose pourrait rejaillir enfin sur l’état de la république française, généralement décrit comme dépressif, morose, en proie à de la défiance à l’égard de la classe politique.

On disait des Français, passifs, indifférents, dépolitisés… On les a découvert dimanche, réactifs, rassemblés, mobilisés comme rarement. C’est un moment de grâce, d’émotion, qui a semblé s’être emparé de la France, malgré les morts, le sang, la stupeur et le deuil. Un de ces moments d’histoire comme la France n’en a jamais connu. Même s’il faut se garder de tout triomphalisme, de toute naïveté, on peut se demander jusqu’où faut-il remonter dans l’histoire de la France pour retrouver un tel moment. Face à ces terroristes, qui, à l’évidence, ont mis en cause les valeurs françaises, son histoire et ses racines, hier, il s’est manifestée une sorte de pulsion de vie, un désir de vivre ensemble et d’alerte contre le terrorisme.

« Je suis Charlie, je suis juif, je suis policier ». Ce slogan résumait l’hommage rendu aux victimes des attaques : douze morts dont sept journalistes et deux policiers abattus mercredi dans l’attentat contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, une policière tuée jeudi et quatre juifs tués dans la prise d’otages vendredi dans un supermarché casher à Paris.

À Paris, comme dans les restes des villes et villages de France, près de 4 millions des français ont marché pour dire « non » à la terreur et « oui » à la liberté. Sans compter ceux qui, ne pouvant participer à la marché ont montré leur attachement à la liberté et leur soutien aux familles des victimes avec leurs chansons, leurs écrits, leurs dessins ou leur cœur.

Merci donc à la France et au peuple français pour avoir alerter le monde sur la menace réelle que représente aujourd’hui le terrorisme à l’ordre régional et mondial et dont personne, en particulier dans l’environnement immédiat, ne peut plus ignorer.