A la recherche d’opportunité

Article : A la recherche d’opportunité
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8 décembre 2014

A la recherche d’opportunité

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« Qu’est-ce que j’ai envie de faire aujourd’hui, que je n’ai jamais eu le temps de faire ? » C’est la phrase qui me vient à l’esprit lorsque j’ouvre les yeux le matin. Je suis chômeur. Je préfère dire, comme c’est tendance (notamment sur les réseaux sociaux), que je suis en « recherche d’opportunité ». Je ne sais plus quoi faire, j’espère simplement qu’un jour quelqu’un me donnera ma chance de travailler.

J’ai 34 ans, un âge où l’on s’imagine avoir une vie stable : un emploi que l’on aime, une maison, des enfants… Je suis sans emploi depuis 2004, l’année où j’ai fini mes études en sciences agronomiques. Un chômeur dit « longue durée ». Je suis père et mari depuis 4 ans .

Un projet de reconversion

Il faut en passer par là pour que les choses changent. « chômage », « crise ». Il faut se faire violence pour oser une démarche de reconversion. C’est la seule option de survie que j’ai trouvée : je veux devenir quoi ? Je vais devenir qui?
Retour à la réalité, remise en question et même regrets. Pourquoi ai-je choisi l’option sciences agronomiques ?
La recherche d’emploi est devenue un job à temps complet. Cela ne devrait pas être le cas. Moi, j’alterne travail et détente. C’est vital, car au niveau du mental, c’est les montagnes russes.

Penser à soi, se recentrer sur sa personne.

J’aimerais ne pas me culpabiliser et prendre l’opportunité de voyager, aller au musée, au théâtre… M’initier à des sports de combat et à la relaxation. Tout ça prend beaucoup de temps et d’argent, mais je n’ai plus d’argent, ni de temps. Je me suis transformé en petite reine du foyer : vaisselle, aspirateur, vitres, linge, repassage, bricolage, taxi pour madame et les enfants … Je m’éparpille, je me perds, puis je me retrouve.

Je rencontre des personnes qui vivent les mêmes choses : je ne suis pas fou. Même si la société nous le rappelle à chaque instant, je désapprends le fait que je me résume à un métier, une fonction. Durant ces années de chômage, j’ai plus appris sur moi qu’en 20 ans, sur le banc de l’école.

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