Libération de Serge Lazarevic : un sentimentalisme français de trop

Article : Libération de Serge Lazarevic : un sentimentalisme français de trop
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11 décembre 2014

Libération de Serge Lazarevic : un sentimentalisme français de trop

Serge Lazarevic accueilli chaleureusement par François Hollande à sa descente de l'avion.  (Christophe Ena/AP/SIPA)
Serge Lazarevic accueilli chaleureusement par François Hollande à sa descente de l’avion. (Christophe Ena/AP/SIPA)

Serge Lazarevic le dernier otage français dans le monde a été libéré il y a 72 heures. Le mercredi 10 décembre, à sa descente d’avion à l’aéroport de Villacoublay, j’ai été touché par l’émotion de retrouvailles et j’ai même dû écraser une larme de compassion après les accolades qui s’en sont suivi. Le sentimentalisme est une vertu bien sûr. Les Français ont pleuré, ils se sont épanchés, puis se sont embrassés. Mais je pense, la France en a fait trop.

Un grand pays comme la France et à sa tête François Hollande, ne devait-il pas faire plus de preuve de dignité et de grande retenue dans l’émotion. Ne fallait-il pas montrer une plus grande fermeté vis-à-vis des preneurs d’otages ?
Exhiber ainsi ses faiblesses, n’est-ce pas accroître la tentation de tous les ravisseurs potentiels du monde à recommencer.

La France ne peut pas, au Maghreb ou en Irak, faire la guerre à l’islam radical et à ses illuminés fascinés par la mort, tout en finançant parallèlement, sous la contrainte morale, ce même obscurantisme. Je ne crois pas à ce mensonge, qui veut nous faire croire « qu’aucune rançon n’a été versée« . Ma mémoire n’est pas courte pour oublier les 25 millions d’euros versés comme rançon pour libérer les quatre otages français d’Arlit (Niger). Mon constat ces derniers temps, est que la France au lieu d’être commandeur devient de plus en plus quémandeur et cela a plusieurs niveaux.

Le meilleur moyen pour moi, de démonétiser un otage, est de s’interdire tout recours à des transactions financières. François Hollande en début de son mandat avait pourtant assuré que la France ne paierait aucune rançon, mais je doute fort que cela soit vrai.

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