Je suis Afrique

Article : Je suis Afrique
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10 avril 2015

Je suis Afrique

C’est la comparaison a laquelle on ne voudrait pas échapper. Une fois de plus ça fait la fine bouche sur le réseau sociaux. On est nombreux à s’émouvoir de la différence de traitement médiatique de certains sujets quand il s’agit de l’Afrique. L’indifférence avec laquelle les médias occidentaux traditionnels traitent des sujets africains.

Il y a quelques mois 17 personnes sont mortes dans un attentat djihadiste à Paris. Les projecteurs étaient braqué sur l’hexagone. Pendant deux jours la terre a cessé de tourner. Nous sommes tous devenus des Charlies, alors qu’au même moment, il se déroulait un carnage au nord-est du Nigeria où il n’y avait aucun journaliste pour couvrir les 2000 morts innocents de Boko Haram.

On s’en souviendra longtemps de la mobilisation mondiale lors du tsunami qui avait ravager l’Indonésie, le Sri Lanka et la Thaïlande. Des éditions spéciales non-stop qui avaient couvert cette tragédie qui emporta plus de 230 000 victimes alors qu’au Rwanda entre avril et juin 1994, il n’eut qu’une seule vidéo montrant l’exécution du génocide qui coûta la vie à plus de 800 000 personnes : celle d’un barrage hutu filmée le 18 avril 1994 par Nick Hughes, de la chaîne britannique BBC.

Il y a quelques jours aussi, un pilote apparemment fou, d’origine allemande de la compagnie aérienne Germanwings a décidé de se suicider avec 150 personnes à bord d’un avion dans la région montagneuse de Barcelonette en France. Dans l’immédiat des mesures ont été prise pour veiller à ce que le pilote ne reste plus seul dans le cockpit… Il y a entre un à deux ans, un pilote mozambicaine (certainement aussi fou que l’allemand) avait décidé de se suicider dans les conditions similaires en écrasant un avion de ligne au sol au milieu du parc de Bwabwata en Namibie. A l’époque, personne n’avait pris des mesures contraignantes et modifier les règles qui ont changé aujourd’hui.

Récemment 148 kenyans ont péris sous le joug des excités à la kalachinickov, aucune édition spéciale n’a été consacré à ce carnage, comme si l’assassinat d’une centaine d’étudiants africains n’avait pas vraiment d’importance. Avez vous déjà penser l’onde de choc que provoquerait l’assassinat de 10 étudiants de l’université de Harvard, de Oxford ou de la Sorbonne?

Je m’interroge donc. Pourquoi tant d’indifférence à l’égard de l’Afrique? 12 journalistes meurent et le monde entier devient Charlie, quelques touristes occidentaux périssent dans un tsunami, on mobilise des éditions spéciales, un avion de la compagnie européenne s’écrase, rapidement on modifie les règles de l’aviation civil… et pendant ce temps personne ne parle de la Libye, de l’Est de la RDC, de la corne de l’Afrique…, Qu’est faudrait il donc arriver à l’Afrique pour qu’enfin le hashtag #Jesuisafrique soit au même diapason que le hashtag #JeSuisCharlie ou #Germanwings.

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