L’état de santé de nos présidents

Article : L’état de santé de nos présidents
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12 novembre 2014

L’état de santé de nos présidents

Lusaka 1 novembre crédit :Xinhua
Lusaka 1 novembre crédit :Xinhua
24 heures après les funérailles de Michael Sata ( président zambien mort le 28 octobre 2014 à Londre) à Lusaka et après avoir revu et relu calmement quelques vidéos et articles parus, il me semble important, revenir quelques secondes sur certains faits balayés un peu trop rapidement. « L’état de santé fragile de nos chefs d’Etats »

Depuis 2005, 8 chefs d’Etat (dont officiellement leur bulletin de santé était présenté comme excellent, jusqu’au jour de leur mort) ont perdu la vie pendant l’exercice de leur mandat avec une rapidité foudroyante sans que l’on sache précisément de quoi ils souffraient: Gnassingbé Eyadema 2005, Lassana Conté 2008, Lévy Mwanawassa 2008, Omar Bongo 2009, Umaru Musa 2010, Malam Bacai Sanha 2012, Bingu wa Mutharika 2012 et Michael Sata 2014

L’Etat de santé de nos dirigeants africains demeure un mystère depuis la nuit de temps. Ils font tout pour paraître en bonne forme aux yeux du monde, même si derrière cette façade, ils présentent des signes tangibles de personnes rongées par des maladies chroniquement graves. De l’ancien président ivoirien Félix Houphouët-Boigny au dernier mourant le Zambien Michael Sata en passant par le célèbre moribond l’algérien Abdelaziz Bouteflika, l’Afrique aurait signé un pacte de silence pour couvrir l’état de santé de ses dirigeants.

Le chef d’Etat togolais Gnassingbé Eyadema est décédé en 2005, sans qu’aucune information officielle n’ait jamais été donné au sujet de la maladie qui l’a emporté. On se rappèlera pendant longtemps du mépris de Omar Bongo Odimba sur les journalistes qui spéculaient des rumeurs sur son état de santé avant qu’il ne s’éteigne dans un hôpital barcelonais d’un cancer intestinal. Son homologue guinéen, Lassana Conté aurait nié qu’il soufrait du diabète et de la leucémie qui l’emporta en 2008. Umaru Musa (défunt président nigérian) se sachant malade d’une péricardite aiguë n’avait pas hésiter à cacher sa maladie et se présenter aux élection présidentielle de 2007 et mourut 3 ans plus tard.

En revanche, ils sont aussi nombreux des chefs d’Etats mal en point suite au poids de l’âge, qui mènent au quotidien une lutte acharnée contre la mort, mais qui s’accrochent, mordicus, au pouvoir, dirigeant ainsi leur pays par procuration. Les cas le plus récent est celui de l’algérien Abdelaziz Bouteflika qui s’est fait réélire cette même année sur un fauteuil roulant, incapable de battre sa propre campagne. Au demeurant, Dieu seul sait combien ils sont ces présidents malade sur le continent, qui en catimini prennent leur vol pour aller se faire soigner à l’étranger.

On se souviendra de l’ex-président Moubarak qui, refusé de parler de sa santé vacillante malgré un malaise devant les caméras en 2003. Ce n’est que après avoir été débarqué du pouvoir que son avocat a confirmé son cancer de l’estomac. Le journaliste camerounais Pius Njawé avait été condamné en 1998 pour deux ans de prison pour avoir oser s’interroger sur l’état de santé du président Paul Biya victime d’un malaise.

Que dire alors des absences répétées du président angolais José Eduardo dos Santos aux grands rendez-vous africains et planétaire, qui se fait représenter chaque fois par son vice président et de vas et viens du papy zimbabwéen qui fréquente plus des médecins et infirmiers asiatique que ses homologues présidents?

Il est de mon devoir de me faire des interrogations sur le rapport qui existe entre le pouvoir médical et le pouvoir politique. Il y en un qui me disait d’avoir du respect pour le secret médical. Oui monsieur, mais, il faut rappeler ici que la capacité d’un président de la république ne relève pas du secret médical, mais concerne la vie de tout un peuple. Il est donc de notre devoir de savoir du bulletin médical de nos dirigeants.

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